Jacques Lacan, suite au "Commentaire de Jean Hyppolite sur la Verneinung de Freud (1955)
peu après son Discours de Rome intitulé "Fonction et champ de la parole et du langage",
et avant qu'il le développe maintes et maintes fois, disait ceci :
"
La parole pleine se définit par son identité à ce dont elle parle ".
Le contraire de cette harangue d'un super-élu qui, venant de sentir passer le vent du boulet,
pense au(x) siège(s) sur le(s)quel(s) il est assis, qui viennent de vaciller, et comment s'y accrocher
lors des prochaines rafales .. européennes, régionales, présidentielle ... Un horizon
dans une autre dimension que la nôtre, et pourtant c'est de nous qu'il parle, mais avec un emploi tel
des mots et du langage, qu'il vide et abolit le sens du message que nous lui avons adressé.
Il n'y a pas d'adéquation entre les mots convenus, propagandistes, vides, qu'il distribue,
et ce qui le préoccupe, à savoir son propre sort, à venir. S'il y en a une, elle est pervertie.
Sur le titre de cet article : à la faveur d'une parole de ministre adressée au premier d'entre eux,
j'ai voulu poser quelques réflexions sur ce qui peut exister derrière ce qui se montre,
sur les forces du désir qui, nous habitant, nous poussent à dire .. sans savoir ce que l'on dit.
Il arrive qu'on en prenne connaissance en le disant, surtout quand le dire est "adressé."
C'est ainsi qu'en sortant du dîner de gala, offert par les français à son palais au palais de l'Elysée,
une ministresse, toute à l'excitation de flatter l'objet de ses attentions, lui tînt à peu près ce langage :
"Ce dîner, non,
c'était dégueulasse, il faut le dire !"
Elle aurait du garder son bec fermé sur son fromage : les écoutes étant branchées, il a fallu
donner au peuple, qui a contribué, la mesure de la dégueulasserie qui lui est de fait reprochée,
et par le menu qui se trouve être : foie-gras, viennoise de champignons, nuancé de chocolats.
Nombreux étant les français qui mangent du foie-gras une fois par an à peu près,
et des champignons de paris plus souvent encore, j'ai demandé à Mr Google plus de détails,
et je n'ai pas été déçue : dans le foie-gras il y avait un diamant noir.
J'ai aimé cette idée de la truffe comme valeur ajoutée qui modifie la valeur du foie-gras,
on peut l'associer avec l'effet modificateur du désir sur l'intention du discours.
Et aussi avec le malentendu de la communication,
car alors que la ministre envoie cela :
nous nous recevons cela :
Cet épisode réjouissant des cabrioles de ceux qu'on appelle les représentants du peuple
s'est produit avant les élections destinées à asseoir/ré-asseoir/éjecter ces mêmes représentants.
Le texte propagandiste du président de l'assemblée nationale, nous a été offert après.
Il y a nettement une prise de conscience. Mais pas du cri, ni de la réalité qu'il recouvre,
juste du fait que la terre a bougé à coté de Bartolone. Et qu'il se doit de nous baratiner :