" Tirez-lui la queue, ce chien vous fera de la lumière ! "
C'est l'argumentaire de vente ce cet objet : Lampe doggy, dessinée par Philippe Bruni.
"En tant que lampe décorative rappelant les chiens faits à partir de ballons de baudruche,
elle n'est pas uniquement une source lumineuse,
elle devient devient objet décoratif aux allures de ballon de magicien.
La lampe en polyrésine, l'abat-jour est en tissu blanc, argent, doré, noir, rose, ou violet."
je précise que "tirez-lui la queue" veut dire "actionnez l'interrupteur",
que "chien" fait référence à notre ami à quatre pattes,
que "ballon" et "baudruche" ne sont assimilables à rien d'autre qu'à "ballon de baudruche"
Je fais un tour sur Lexilogos pour maîtriser ma communication (car j'ai à l'esprit cette affaire
et ses aléas possiblement jurisprudentiels), dans la mesure où une baudruche est une membrane
servant à la fabrication de ballons (bon) et autres objets gonflables (aïe). Mais une baudruche
étant aussi une "idée sans consistance facile à détruire", un avocat pourra peut-être me sortir de là.
Dans la mesure où j'ai dit et répété que dans ce blog (où je tente de montrer comment les mots
tracent leur route dans notre psychisme) je ferai état de mes propres associations d'idées, je me dois
de dévoiler quels représentants de représentation s'essayent, en ce moment même, à passer
la barrière de mon refoulement à l'œuvre.
Les repousser en conscience s'avère d'une extrême difficulté, car, et je cite Lacan pour ma décharge,
"ça parle là où ça souffre". Ce qui est en souffrance dans mon être "risque" de se dire dans la parole.
La règle étant que le refoulement appelle, c'est plus fort que lui, le retour du refoulé.
Dans la mesure où je suis en train d'écrire, je peux -presque- maîtriser ma communication pour
ne pas lâcher par inadvertance le mot-représentant.
Juste avouer sa représentation, dans une image.
Ainsi ce qui m'aurait poussée vers cette image appétissante
serait quelque chose dans l'image de la lampe "doggy".
Dans la mesure où le corps de lampe ressemble effectivement à une image qui envahit l'espace,
et à quoi se rattachent des affects qui nous touchent profondément à divers titres,
il n'y a aucun doute à la captation directe par l'image.
J'ai choisi l'image-lampe, parmi les milliers d'autres, pour lancer mon affaire
parce que ne j'ai pas résisté à ce que Freud appelle un gain de plaisir, et Lacan un plus-de-jouir,
en l'occurrence une équivoque dans la langue comme point de départ de ce qui déclenche le rire,
à savoir une levée de l'inhibition.
Dans "tirez-lui la queue il vous fera de la lumière" "queue" m'a fait signe :
on entend "que-ue" dans que-nelle, mais surtout le même mot fait sens dans plusieurs directions :
la queue de l'objet chien-lampe, représentation des plus inoffensives en tant que telle, ce qui n'est pas
le cas du genre de queue dont il est question dans la chanson de la quenelle dieudonnesque.
On peut rire de tout parce que le rire ne jaillit pas sur commande, ni ne demande de permission,
il jaillit de la discordance entre deux sources qui, affectant la langue (écrite ou parlée)
provoque une levée de l'inhibition.
Tentons l'expérience de considérer ces objets, qui sont de même nature, ces petits sacs,
de différentes couleurs, dont on sait qu'ils deviendront des ballons une fois gonflés ...
Pas de quoi rire.
Pan ! Quenelle !
Quoi supprimer, pour retrouver la paix de l'esprit ?
les spectacles de Dieudonné ?
le mot quenelle ?
Dieudonné lui-même ?
la permission de se gratter le haut du bras ?
Les bras ?
Mais puisqu'on peut penser sans bras, supprimer la pensée ?
Mais si images et mots suscitent la pensée ?
Supprimer le support de toute pensée, l'homme qui pense.
A partir de quel âge ?
A partir de quel âge ?
Et dans quel contexte ? Jeff Koons, par exemple, qui copie sur les enfants
et nous fait des "installations" d'objets
à partir desquels les milliards vont valser sur le marché de l'art, que risque-t-il pour ses quenelles
à partir desquels les milliards vont valser sur le marché de l'art, que risque-t-il pour ses quenelles
ici devant le palazzo Grassi à Venise
ici dans les jardins du château de Versailles ..
Ah ! on me dit dans l'oreillette que les quenelles de Jeff Koons
étant antérieures à celles de Dieudonné, Jeff Koons n'est pas passible de poursuites.
Seules les quenelles salut-nazi-inversé sont hors-la loi, et wanted.
Mais pas le salut nazi, le vrai, celui-là est permis, voire encouragé, et même récompensé.
Beurk !
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