lundi 31 mars 2014

Foie-gras n'est qu'un mot-écran. L'important, c'est la truffe.



De quoi Claude Bartolone parle-t-il ? A qui s'adresse-t-il ? D'où parle-t-il ?
Entre les mots "Je regarde ..........." et les mots "...... en mai les européennes, 
l'année prochaine les régionales, 2017 la présidentielle.strictement rien,
de tous ces mots et phrases mis bout à boutne m'atteint, ne me "parle", n'est pleinement vrai.
Sauf une phrase, dont on peut dire qu'elle est "vraie", mais au sens psychanalytique et lacanien
de la vérité du sujet, c'est à dire une vérité qui ne se donne à entendre que si on va la chercher
sous la forme, plus ou moins déguisée et travestie, sous laquelle elle apparaît dans le discours :
Quand Bartolone écrit "j'aime aussi la France" il le dit contraint et forcé, son discours
est contraint par des circonstances extérieures à lui, en l'occurrence les français qui votent.
Mais la déclaration, qui vient comme un vilain cheveu sur la bonne soupe,
semble incongrue entre "j'aime l'Europe.. et .. nous devons nous présenter devant Bruxelles"
car sa vérité est qu'il n'aime pas la France telle qu'elle est, et les français tels qu'ils sont.
C'est un acte manqué réussi.

Jacques Lacan, suite au "Commentaire de Jean Hyppolite sur la Verneinung de Freud (1955)
peu après son Discours de Rome intitulé "Fonction et champ de la parole et du langage",
et avant qu'il le développe maintes et maintes fois, disait ceci :
" La parole pleine se définit par son identité à ce dont elle parle ".
Le contraire de cette harangue d'un super-élu qui, venant de sentir passer le vent du boulet,
pense au(x) siège(s) sur le(s)quel(s) il est assis, qui viennent de vaciller, et comment s'y accrocher
lors des prochaines rafales .. européennes, régionales, présidentielle ... Un horizon
dans une autre dimension que la nôtre, et pourtant c'est de nous qu'il parle, mais avec un emploi tel
des mots et du langage, qu'il vide et abolit le sens du message que nous lui avons adressé.
Il n'y a pas d'adéquation entre les mots convenus, propagandistes, vides, qu'il distribue,
et ce qui le préoccupe, à savoir son propre sort, à venir. S'il y en a une, elle est pervertie.

Sur le titre de cet article : à la faveur d'une parole de ministre adressée au premier d'entre eux,
j'ai voulu poser quelques réflexions sur ce qui peut exister derrière ce qui se montre,
sur les forces du désir qui, nous habitant, nous poussent à dire .. sans savoir ce que l'on dit.
Il arrive qu'on en prenne connaissance en le disant, surtout quand le dire est "adressé."
C'est ainsi qu'en sortant du dîner de gala, offert par les français à son palais au palais de l'Elysée,
une ministresse, toute à l'excitation de flatter l'objet de ses attentions, lui tînt à peu près ce langage :
"Ce dîner, non, c'était dégueulasse, il faut le dire !"
Elle aurait du garder son bec fermé sur son fromage : les écoutes étant branchées, il a fallu
donner au peuple, qui a contribué, la mesure de la dégueulasserie qui lui est de fait reprochée,
et par le menu qui se trouve être : foie-gras, viennoise de champignons, nuancé de chocolats.
Nombreux étant les français qui mangent du foie-gras une fois par an à peu près,
et des champignons de paris plus souvent encore, j'ai demandé à Mr Google plus de détails,
et je n'ai pas été déçue : dans le foie-gras il y avait un diamant noir.
J'ai aimé cette idée de la truffe comme valeur ajoutée qui modifie la valeur du foie-gras,
on peut l'associer avec l'effet modificateur du désir sur l'intention du discours.
Et aussi avec le malentendu de la communication,
car alors que la ministre envoie cela :
nous nous recevons cela :

 Cet épisode réjouissant des cabrioles de ceux qu'on appelle les représentants du peuple
s'est produit avant les élections destinées à asseoir/ré-asseoir/éjecter ces mêmes représentants.
Le texte propagandiste du président de l'assemblée nationale, nous a été offert après.
Il y a nettement une prise de conscience. Mais pas du cri, ni de la réalité qu'il recouvre,
juste du fait que la terre a bougé à coté de Bartolone. Et qu'il se doit de nous baratiner :

"Ne tournons pas autour du pot ce soir est un soir de défaite électorale je regarde 
ces femmes et ces hommes de gauche qui ne sont pas venus voter ces travailleurs
 ces salariés ces jeunes ces Français issus de l’immigration ces habitants des quartiers 
populaires et des campagnes en déshérence c'est le cœur de la gauche qui a adressé un 
message de défiance à la majorité et a ainsi balayé des équipes municipales qui avaient 
pourtant de bons bilans aprofit de partis de droite et d’extrême-droite qui réclament 
au plan national toujours moins de services publics et toujours plus de sacrifices aux plus 
humbles ce soir ce n’est pas la manifestation d’un désir conservateur ou libéral le message 
des Français il s’adresse à nous et rien qu’à nous ils nous disent «changez» je me suis 
déplacé aux quatre coins de l’hexagone durant cette campagne quand vous leur parlez les
Français expriment une chose très simple "Nous avons fait des efforts et nous ne voyons pas 
la souffrance sociale reculer" car dans la vie réelle il y a bien 3347700 chômeurs dans le 
pays dans la vie réelle il y a bien 113669 personnes en situation d’expulsion de leur logement
dans la vie réelle il y a bien 62200 faillites d’entreprises sur la seule année 2013 il faut dès
demain 8h tirer très sérieusement les enseignements de cette défaite électorale la question
n’est pas le casting mais le scénario qu’on le veuille ou non nous sommes entrés ce soir
contraints et forcés dans une nouvelle exigence du quinquennat les Français nous ont élus
pour les défendre les protéger pour qualifier leur vie leurs maux nous luttons contre les 
déficits et nous engageons le pacte de responsabilité c’est utile au vu de l’état dans lequel 
nous avons trouvé le pays mais jamais ce ne sera suffisant entendre le message des 23 et 30 
mars c’est choisir d’adosser au pacte de responsabilité un solide pacte de cohésion sociale qui réponde aux difficultés concrètes que connait le peuple nous devons figurer le rassemblement
 la synthèse de ceux qui croient en la nécessité de moderniser le pays de reconstruire la 
compétitivité de nos entreprises tout en ne lâchant rien du legs du Conseil national de la 
résistance en termes de protection sociale dès demain aussi il nous faut rénover notre discours européen l’Europe fouettarde l’Europe des règles l’Europe des disciplines, ça suffit moi j’aime l’Europe j’aime aussi la France nous devons nous présenter devant Bruxelles et défendre 
bec et ongles une nouvelle donne européenne c’est-à-dire de nouvelles protections des 
travailleurs et de nouveaux investissements européens enfin la transition énergétique c’est 
à la fois une valeur de la gauche et un instrument de croissance pour ce siècle nous devons 
engager notre révolution verte le message clair limpide que nous ont adressé les Français et singulièrement le peuple de Gauche nous serions bien inspirés de l’entendre car les électeurs 
sont tenaces lorsque ils vous disent une chose et que vous feignez de ne pas l’entendre eh bien
 ils répètent plus fort ne nous mettons pas dans cette situation au mois de mai pour les 
européennes l’année prochaine pour les régionales et en 2017 pour la présidentielle."
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http://lacucinaeconomica.blogspot.fr/2012/12/truffe-pas-donne.html



mardi 25 mars 2014

Pétard mouillé.




Deux citoyens se rencontrent au bistrot :
- Oh Jean-Luc comment va ?
- On fait aller il faut bien, tu connais la nouvelle ? La marine a doublé le nombre de bateaux !
- Sans blague ????? Ils passent à combien ?
- Deux ! ils avaient un croiseur, maintenant ils ont un croiseur et un destroyer ! 
- Oh pétard ! ça va faire mal !
- Ouais.



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