vendredi 24 janvier 2014

Qu'est-ce que Jacques Lacan appelle "le-Nom-du-Père" ?


En visionnant cette vidéo-ci,

des vidéos dont les images ne sont pas parasitées,
ni les sons recouverts par le bla-bla inepte de journalistes.
(j'ai du mal à importer la deuxième vidéo)
Ce qui est massif, comme première impression, c'est la solennité, d'abord du lieu,
mais aussi la solennité mise en acte, entretenue, appuyée, par cette compagnie d'hommes.
Je ne sais pas si je suis pour ou contre. Pour et contre, en fait :
il s'agit du chef, dans le saint des saints, de l'Eglise catholique, et la solennité est légitime.
Mais cela renvoie à autre chose, qui est massif dans les trois religions monothéistes,
qui le modulent diversement : cela renvoie au traitement des femmes par les hommes de pouvoir.

Cela dit le titre évoque ce qui me vient à l'esprit comme questions ou associations d'idées :
Qu'est-ce que "Père"  ?  Qu'est-ce que "père" pour François Hollande ?
Entend-il "papa" dans "pape" ? Comment entend-il le "mon fils" des prêtres et des pères ? etc ..
Et entend-il quelque chose, d'ailleurs ? ou refoule-t-il tout "entendement" ?
Qu'est-ce donc qui le pousse, dans les situations solennelles, les situations de groupe,
à "bruiter" avec la bouche ?
Est-ce que sa question "ce sont toujours des suisses qui .." appelle vraiment une réponse ?


                                                                                                  à suivre.


mardi 21 janvier 2014

Associations d'idées.



" Tirez-lui la queue, ce chien vous fera de la lumière ! "

C'est l'argumentaire de vente ce cet objet : Lampe doggy, dessinée par Philippe Bruni.
"En tant que lampe décorative rappelant les chiens faits à partir de ballons de baudruche,
elle n'est pas uniquement une source lumineuse, 
elle devient devient objet décoratif aux allures de ballon de magicien.
La lampe en polyrésine, l'abat-jour est en tissu blanc, argent, doré, noir, rose, ou violet."



La définition de l'objet étant obligatoire, ainsi que l'examen de son contexte,
je précise que "tirez-lui la queue" veut dire "actionnez l'interrupteur",
que "chien" fait référence à notre ami à quatre pattes,
que "ballon" et "baudruche" ne sont assimilables à rien d'autre qu'à "ballon de baudruche"
Je fais un tour sur Lexilogos pour maîtriser ma communication (car j'ai à l'esprit cette affaire
et ses aléas possiblement jurisprudentiels), dans la mesure où une baudruche est une membrane
servant à la fabrication de ballons (bon) et autres objets gonflables (aïe). Mais une baudruche
étant aussi une "idée sans consistance facile à détruire", un avocat pourra peut-être me sortir de là.

Dans la mesure où j'ai dit et répété que dans ce blog (où je tente de montrer comment les mots
tracent leur route dans notre psychisme) je ferai état de mes propres associations d'idées, je me dois
de dévoiler quels représentants de représentation s'essayent, en ce moment même, à passer
la barrière de mon refoulement à l'œuvre.

Les repousser en conscience s'avère d'une extrême difficulté, car, et je cite Lacan pour ma décharge,
"ça parle là où ça souffre". Ce qui est en souffrance dans mon être "risque" de se dire dans la parole.
La règle étant que le refoulement appelle, c'est plus fort que lui, le retour du refoulé.
Dans la mesure où je suis en train d'écrire, je peux -presque- maîtriser ma communication pour
 ne pas lâcher par inadvertance le mot-représentant.
Juste avouer sa représentation, dans une image.



Ainsi ce qui m'aurait poussée vers cette image appétissante
serait quelque chose dans l'image de la lampe "doggy". 
Dans la mesure où le corps de lampe ressemble effectivement à une image qui envahit l'espace,
et à quoi se rattachent des affects qui nous touchent profondément à divers titres,
il n'y a aucun doute à la captation directe par l'image.

J'ai choisi l'image-lampe, parmi les milliers d'autres, pour lancer mon affaire
parce que ne j'ai pas résisté à ce que Freud appelle un gain de plaisir, et Lacan un plus-de-jouir,
en l'occurrence une équivoque dans la langue comme point de départ de ce qui déclenche le rire,
à savoir une levée de l'inhibition.
Dans "tirez-lui la queue il vous fera de la lumière" "queue" m'a fait signe :
on entend "que-ue" dans que-nelle, mais surtout le même mot fait sens dans plusieurs directions :
la queue de l'objet chien-lampe, représentation des plus inoffensives en tant que telle, ce qui n'est pas
le cas du genre de queue dont il est question dans la chanson de la quenelle dieudonnesque.

On peut rire de tout parce que le rire ne jaillit pas sur commande, ni ne demande de permission,
il jaillit de la discordance entre deux sources qui, affectant la langue (écrite ou parlée)
provoque une levée de l'inhibition.


Tentons l'expérience de considérer ces objets, qui sont de même nature, ces petits sacs,
de différentes couleurs, dont on sait qu'ils deviendront des ballons une fois gonflés ...
Pas de quoi rire.






Pan !  Quenelle !


Quoi supprimer, pour retrouver la paix de l'esprit ?
les spectacles de Dieudonné ?
le mot quenelle ?
Dieudonné lui-même ?
la permission de se gratter le haut du bras ?
Les bras ?
Mais puisqu'on peut penser sans bras, supprimer la pensée ?
Mais si images et mots suscitent la pensée ?
Supprimer le support de toute pensée, l'homme qui pense.
A partir de quel âge ?



Et dans quel contexte ? Jeff Koons, par exemple, qui copie sur les enfants
et nous fait des "installations" d'objets
à partir desquels les milliards vont valser sur le marché de l'art, que risque-t-il pour ses quenelles

ici devant le palazzo Grassi à Venise 


ici dans les jardins du château de Versailles ..



Ah ! on me dit dans l'oreillette que les quenelles de Jeff Koons
étant antérieures à celles de Dieudonné, Jeff Koons n'est pas passible de poursuites.
Seules les quenelles salut-nazi-inversé sont hors-la loi, et wanted.

Mais pas le salut nazi, le vrai, celui-là est permis, voire encouragé, et même récompensé.


Beurk !




lundi 6 janvier 2014

24me séance : Comment le désir ....


bague "art nouveau"

J'avais d'abord titré cet article "la beauté du net".
Il m'était venu à l'esprit après avoir cascadé de lien en lien,
et après m'être questionnée sur les motivations de ceux qui disent qu'internet serait un cloaque.
Certainement que ceux-là en connaissent le chemin, du cloaque.
Pour ma part le trajet a commencé par une accroche : un article de Liliane Fainsilber intitulé
"Une expérience de la voracité féminine". 
Rien de mieux pour me faire aller voir ça de près, avec crainte et tremblement, quand même,
car : accord ? ou désaccord ? Les deux, mon général.
Car comme toujours, quand je lis comment les psychanalystes évoquent ce sujet,
j'imagine ce que peuvent penser les personnes qui ignorent nos "raccourcis" théoriques,
et que nous parlons rarement d'une réalité objectivable, mais d'un "réel" non seulement fantasmé,
mais décrit avec des mots ayant plusieurs sens : le mot "phallus" par exemple,
est pour beaucoup à superposer au pénis, alors que c'est un simple signifiant du pouvoir.
Si Liliane Fainsilber avait commencé son article par le paragraphe qu'elle a mis en fait à la fin,
à savoir que tout ce qu'elle écrit sur la "dévoration" est une affaire de manque primordial,
moins de personnes prendraient leurs jambes à leur cou.
Bien.
Mais l'article lui-même n'a pas été mon seul intérêt : après l'avoir lu, je suis revenue cliquer
sur l'avatar qu'elle a choisi pour représenter son site sur Twitter. Allez savoir pourquoi ....


 .. plongée dans l'évocation du maternel, de la pulsion orale ... mais quoi, dans l'avatar ?
Grâce à la fonction "rechercher cette image sur Google"
j'ai ouvert la galerie Art nouveau, puis Décors Art nouveau  puis Bijoux Art nouveau, 
jusqu'à ce que, sur le site "Bijoux anciens et d'occasion, cette bague me "fixe".


Dans un premier temps je n'ai pas vu de fleur, (maintenant, bien sûr, je ne vois qu'elle)
mais sachant le rôle de la scotomisation d'images
(qui fonctionne comme l'illusion d'optique) je peux dire sans me tromper, dans l'après-coup,
par le savoir acquis dans l'analyse sur les chemins de ma parole,
que quelque chose en moi l'avait forcément "vue", car au thème "petites fleurs roses",
on peut donner la même fonction que "gargoulette" : un point de départ des associations d'idées
qui, en psychanalyse, peuvent nous amener à boucler un trajet. En une séance, ou en mille ..
Donc "gargoulette" c'est différent, et c'est pareil.
Après cette parenthèse, revenons dans nos ornières.
Quelque chose dans toutes ces images, un nom ? un détail évocateur ? poussait à continuer.
De quoi était-ce une mise en bouche ? Vers quoi était-ce une étape, cette "anémone des bois",
par exemple ? La fleur (maintenant que je la vois dans la bague, je peux l'inclure dans les indices) ?

Pendentif art nouveau, Lalique.

Et ces "trois oiseaux" du même Lalique "inventeur du bijou moderne" ?
il y a de la fleur, aussi, mais c'est moins pregnant.


Quelle promesse, alors, dans ces images, ou les mots autour d'elles, pousse à chercher encore ?
 à les dévorer des yeux : encore une, encore une, encore !
Serait-ce, pourquoi pas, quelque chose qui n'y est pas ?
L"historique" révèle la quantité impressionnante d'images regardées, toujours poussée.
Jusqu'à ce que me vienne l'idée de taper "Vaisselle Art nouveau".

et d'extraire, enfin, de quoi conclure : ceci est une soupière.



Ce n'est pas la "Magnifique soupière fin 19e en faïence signée BFK, à décor sorbier 
bleu-vert en guirlande de fruits", en elle-même qui compte,
mais quelque chose dans son environnement langagier, dans les sons utilisés pour l'évoquer.
si on s'amuse à faire défiler les images de la bague, l'anémone des bois, les trois oiseaux, la soupière,
et qu'on possède un certain savoir sur soi,
on s'aperçoit que l'élément signifiant commun à toutes, plus prégnant encore que les fleurs :
c'est un son : p - i - è - r.

Comme je l'ai évoqué dans les premiers articles de "séance après séance"**
et comme je l'ai suggéré en début d'article avec l'évocation des "petites fleurs roses",
dès que nous ouvrons la bouche pour parler, si on a le désir d'en savoir plus,
on finit par repérer que c'est toujours le même matériel langagier qui tourne.
Il faut du temps pour boucler une analyse, des années parfois,
pour être ramené une première fois au point de départ,
puis pour s'apercevoir que "ça repart" sans cesse, à la fois le même, à la fois différent.
Car ce trajet, qui s'est une fois refermé sur lui-même, est ré-amorçable.
Si on a ce goût comme dit Liliane Fainsilber :
 le goût de la psychanalyse, le désir de l'inconscient.

Partir d'un article traitant de la (dite) voracité féminine (qui fait l'objet de ma lecture très appliquée
du séminaire de Lacan La relation d'objet), être saisie par une image illustrant l'article,
et choisir (?) de se laisser guider, de fixation en fixation, de point de jouissance scopique
en point de jouissance vocale, avec derrière, aussi, des points évocateurs de jouissance orale,
le tout balisé, ponctué, et mis dans l'ornière, par une chaîne langagière,
permet d'accomplir un bout de chemin. Les mots tracent leur route.
C'est pourquoi j'ai décidé de titrer "Comment le désir .."
Mamaan ! Quel voyage !

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http://www.lalique-parfums.com/fr/linventeur-du-bijou-moderne