illustration des Provensen pour «L’Iliade et l’Odyssée, récit
de la guerre de Troie et des fabuleuses aventures d’Ulysse». Ed. Cocorico 1957 -bibliothèque Vert et Plume-
pensant à l'Oedipe de Sophocle (où il s'agit d'accepter le "non" du Père pour avoir un nom).
En effet, en ce point de ma réflexion, pas synthétisée encore,
sur l'affaire qui a fait se précipiter François Hollande, président de la république,
dans les studios de télévision pour dire ... rien ,
j'en suis à laisser tournoyer des associations d'idées autour des thèmes de la loi
(les lois juridiques de la société civile, et la Loi symbolique, et ceux qui, ces lois,
les portent, les incarnent, ou les transmettent, ou s'en défont, ou les ignorent),
et de la circulation des mythes, ces histoires qui romancent ce qui est "impossible à dire".
Outre des considérations sur la structure ou le désir qui ne seraient qu'extrapolations hasardeuses,
outre ce symptôme qu'il donne à voir, d'annulation systématique de l'acte qui le ferait sujet,
son discours nous incite à un questionnement sur le rapport aux lois, et à la Loi.
- rapport que beaucoup repèrent, catastrophés, et qualifient : j'ai lu un terrible "poulet-sans-tête"
- rapport qu'il me semble possible de relier (dans cette optique du rapport à la loi, du rapport aux
mythes que certains disent "fondateurs"), à ce qui nous a préoccupés à l'occasion de l'autre affaire
qui a secoué l'opinion publique, aux conséquences sans commune mesure,
mais avec le même spectacle navrant de décideurs pataugeant, celle du mariage homosexuel.
Ce qui relie ces deux affaires c'est que toutes deux illustrent déni et effacement :
déni de ce que l'humanité repose sur la différence des sexes (alors que ce qui caractérise la
psychanalyse c'est la prise en compte de la différence des sexes et des générations)
(voir ma rubrique "société civile", le texte de Daniel Pendanx inspiré des travaux de Legendre)
effacement de l'histoire, des mythes des origines pourtant constitutifs du fait humain,
dont Lacan dit qu'ils "donnent du sens aux rapports entre l'homme et le monde",
dont Legendre dit qu'ils font "tenir la société .. elle-même faisant tenir les individus qui passent ..
.. muant le vide en scène de l'origine, agençant la dialectique des deux termes qui soutiennent la vie
(naître et mourir), c'est à dire le principe générationnel de l'humanité".
Il me semble opportun de rapprocher ces réflexions
d'une part sur l'appui structurant qui naît d'un adossement à l'histoire et aux origines (historisation)
et d'autre part sur l'atterrant spectacle de ce pouvoir qui donne à voir, pathétiquement,
et la cause, et le résultat d'un projet d'effacement des différences => déni de la différence
sexuelle, dont la mise en oeuvre dans l'école frise le délire, et par contre-coup de la différence
générationnelle, dont on a l'éclatante démonstration dans cette adresse directe, court-circuitant
l'autorité parentale, d'un président de la république proposant un plan à une fille mineure),
d'effacement de l'histoire, par omission ou falsification,
d'effacement des mots de la langue.
Bref, de nous "déconstruire" sur ordonnance.
Il se révèle incapable de nous faire tenir ensemble dans un cadre législatif en appui sur nos qualités
d'êtres humains structurés par le symbolique -le langage- lui-même en appui sur les différences
des sexes et des générations.
(Ma répétition du mot "appui", ainsi que mon choix du mot "adossement", dans ce dernier paragraphe
où je tente un rassemblement des idées qui me sont venues après le discours sans direction de
François Hollande, ne sont pas anodins).
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