lundi 14 octobre 2013

9. Ça peut toujours s'en aller, ça reviendra dans le discours.


        Mon dernier article faisait état du discours de la ministre Carlotti qui, forte de se faire un tremplin de la puissance d'une Hautotorité dont elle a plein la bouche , groupe d'experts à sa botte sélectionnés pour ne représenter qu'eux-mêmes et leurs clients, nous a gratifiés des mots du fascisme (celui de gauche n'ayant rien à envier à celui de droite) et de l'intimidation pour dire comment effacer du paysage français la psychanalyse et les psychanalystes.
         Rappel : " (il y a des) méthodes recommandées .. et n'auront les moyens pour agir que (ceux) qui travailleront dans le sens où nous leur demandons de travailler." (**

         En même temps qu'elle exerce la vertigineuse puissance de balayer l'autre psychanalyste, de lui intimer l'ordre, sous peine de graves rétorsions, de se soumettre et de disparaître, elle se trouve dans le cas de figure singulier de "se faire" élire, choisir, parmi d'autres et par les autres, d'être préférée, adoubée, acclamée pour ce qu'elle est et ce qu'elle fait.
         Elle est balayée comme un fétu. 
       Ainsi renvoyée dans les décors, c'est dans l'urgence d'une blessure qu'elle parle : elle s'avoue incapable d'imaginer autre chose qu'une coalition contre elle, et lance un appel.
     Et le psychanalyste -qui est toujours là- de s'émerveiller, encore, encore, et encore, que le Réel (de la trilogie Réel/Imaginaire/Symbolique) ex-siste, que l'inconscient, toujours, toujours, toujours, expulse ses rejetons ("formations" qui le rendent approchable) dans le dire. Car il y a dans ce discours quelque chose de l'ordre de "moi, la vérité, je parle", la vérité du sujet dépendant du signifiant, de l'équivocité du signifiant qui signe que "faire" c'est aussi "se faire" ..
          vérité qui n'est pas celle des comportementalistes, ni celle des cognitivistes (détrônés par les premiers qui rêvent de faire pareil avec les psychanalystes) qui eux s'attachent aux phénomènes (de l'éviction manu-militari, en l'occurrence).   

          Le psychanalyste qui évalue (oui oui) ce qui dans la parole ressortit d'un Autre discours, ne peut que tomber en arrêt (en pâmoison même, si on n'a pas peur de faire état de sa jouissance) en entendant madame la ministre nommer ce qui la faite chuter clientélisme, puissance, sentiment d'impunité, intimidationorganisation paramilitaire et en appeler (délice des délices pour qui qui navigue dans le langage) à une Haute Autorité (des primaires socialistes !) pour qu'Elle recalcule les comptes (de campagne) car il lui semble que tout cela n'a pas été fait dans une entière légalité .. 

  Il y a dans cet appel à une Instance Autre que le vote de petits autres pas gentils avec elle,
à une Hautorité qui lui accorderait sa faveur rien que parce que c'est elle,  Marie-Arlette, 
un pathétique retour.

  En tant que femme politique, décisionnaire, je me permets de la critiquer et même la vilipender.

                En tant qu'être humain montrant là sans fard et sans calcul, 
dans l'urgence de sa blessure, que comme moi, comme chacun d'entre nous,  
elle est un parlêtreun sujet de l'inconscient humain habité par le signifiant
elle a toute ma sympathie.

.                                      photos de Sigmund Freud, Jacques Lacan, Françoise Dolto.
.




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