dimanche 3 novembre 2013

12. Bifurcation.


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Contrairement à ce que j'ai cru tout d'abord, et évoqué dans l'article précédent (*)
 il s'avère que sur la scène du théatre politique c'est Jean-Luc Mélenchon qui a amalgamé
certains chiffres (vingt-mille contre un million) et certains signifiants ("roms" contre "pieds-noirs")
pour évoquer diverses populations venues s'agréger au territoire français.
Eva Joly n'a fait que répéter les mots de celui qu'elle veut bassement séduire,
en vue d'un projet bassement électoraliste pour continuer à bassement jouir de sa position.
Tenter d'analyser ce discours comme étant le sien était déjà intéressant en soi,
compte-tenu par exemple des incidences autour de "Norvège", "Verts", "énergies propres",
en opposition au mot "sale" qui ne m'est pas venu à l'esprit, à moi non plus, par hasard,
ce n'est que partie remise.
Le questionnement prend une autre couleur si les mots sont ceux de Jean-Luc Mélenchon,
qui est pied-noir, mais sans-l'être. 
Questionnement autour de l'identitéde l'identification, de l'amour-haine, de l'idéal.

Retour à Eva Joly :
sur un plan plus prosaïque et phénoménologique, ce qu'elle annonce dans cet interview
c'est son désir à elle de continuer à être à cette place où il faut croire qu'elle se trouve très bien.
Pour cela elle a un projet :
agréger des populations vertes (EELV) à des populations rouges (FDG).
C'est pour elle une impérieuse nécessité car il en va de sa continuité d'être, de sa vie sociétale :
son désir ?
que ça se greffe, que ça s'amalgame, que ça fasse tout, que ça fasse bloc. Identitaire.

De ce fait, telle que nous la voyons et l'entendons, là, dans cet interview,
elle ne fait rien que draguer ouvertement et mettre à nu son désir.
Et que choisit-elle, cette verte, pour séduire les rouges 
De se mettre dans la position de "flatter/séduire le chef", et pas n'importe comment,
mais carrément en faisant sien le discours mélenchonnien, en se l'amalgamant,
Et en ne "choisissant" pas n'importe quels signifiants, mais ceux qui évoquent ..
une histoire d'agrégation de populations disparates.

Voilà qui relativise, dans la bouche d'Eva Joly, l'opposition "roms/pieds-noirs" en tant que par là
elle ne fait que poursuivre son désir, qui "n'a rien à voir".
Mais en tant qu'elle est un personnage public qui produit des discours publics et intentionnels,
nous pouvons nous demander, a fortiori si nous sommes touchés, ce qu'elle a voulu dire par là ?
Rien, en fait, car l'intention n'est pas le désir.
Mais alors, son sentiment véritable concernant les uns et les autres ?
les roms, les pieds-noirs, et "alle" (norvégien) autant que nous sommes ?
Et bien derrière ce discours d'envie-de-pénal*, de juge qui innocente les uns/condamne les autres,
elle les met en fait dans le même sac : tous instrumentalisés, au service de son désir à elle.
Opposés dans la forme pour servir son propre but
nous sommes tous égaux dans ce que nous valons pour elle : rien.
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.* suivant l'expression "désir de pénal" de, il me semble, Philippe Murray.
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     13 décembre 2013 : on ne sait pas où est passée Eva Joly.

Les Verts en sont violets (vert + rouge) :
Cécile Duflot s'accroche à son maroquin, Noël Mamère quitte le navire.



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